Être clairement et constamment conscient d’être conduit par Dieu n’est donné qu’à ceux qui sont déjà très avancés dans la vie spirituelle. Au commencement, le travail doit être le fruit et non la perception directe des grâces successives accordées par Dieu, mais de la foi en leur existence. Il nous faut accepter comme hypothèse de travail que les évènements de notre vie ne sont pas simplement fortuits, mais que ce sont (si nous en usons avec pertinence) des tests d’intelligence et de caractère, des occasions d’avancer spirituellement. Si nous agissons en fonction de cette hypothèse de travail, rien de ce qui nous arrive ne devrait être considéré comme étant dénué d’importance. Nous ne devrons jamais répondre inconsidérément ni faire de notre réponse, la simple expression automatique de notre volonté personnelle, mais toujours donner le temps, avant d’agir ou de parler, de considérer quelle serait la conduite la plus appropriée à la volonté divine, la plus charitable, la plus à même de nous conduire à la réalisation de notre objet ultime .Lorsque nous nous sommes habitués à répondre ainsi aux évènements, nous découvrons, de par la nature de leurs effets, que quelques unes au moins de ces occurrences sont des grâces divines déguisées parfois en banalités et en épreuves. Mais si nous ne réussissions pas à soutenir l’hypothèse que la grâce existe, la grâce n’aura en effet aucune existence pour nous. Nous ferons la preuve, au mieux par une vie remplie d’accidents, au pire par une vie catégoriquement vouée au mal, que Dieu n’aide pas les êtres humains s’ils ne commence d’abord par se laisser aider.
* relative à une vie de perpétuelle union avec Dieu
Aldous Huxley : Dieu et moi, Essais sur la mystique, la religion et la spiritualité
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