samedi 15 février 2014

Nelson Mandela vu par Obama

MESSAGE DU PRESIDENT AMERICAIN OBAMA

LORS DES OBSEQUES DE NELSON MANDELA

A Johannesburg, Afrique du Sud

(Traduction en Français par Google Translator- Puis revu et corrigé)

 
 
Je vous remercie (Applaudissements) Je vous remercie beaucoup. Merci.

Pour Graça MACHEL et la Famille MANDELA, pour le Président ZUMA et des membres du gouvernement ; pour les chefs d’Etat et de gouvernement passés et présents, distingués invités… C’est un grand honneur d’être avec vous aujourd’hui pour célébrer une vie pas comme les autres. Pour le peuple d’Afrique du Sud… pour les gens de toutes races en marche dans la vie… le monde vous remercie de partager Nelson MANDELA avec nous tous. Son combat était votre lutte. Son triomphe a été votre triomphe. Votre dignité et votre espoir ont été exprimés dans Sa Vie, et votre liberté, votre démocratie est Son héritage chéri.

Il est difficile de faire l’éloge d’un homme, trouver les mots vrais sans en extraire juste les faits et les dates qui retracent sa vie, et faire jaillir la vérité essentielle de la personne, ses joies, ses peines, ses moments de calme et de qualités uniques qui illuminent l’âme de quelqu’un. Cela est encore plus difficile à faire pour un géant de l’histoire qui a élevé une nation vers la justice, dans ce processus émouvant pour des milliards de personnes éparpillées dans le monde.

Né pendant la Première Guerre mondiale, loin des couloirs du pouvoir, un garçon a grandi en élevant du bétail a travers le tutorat des anciens de la tribu THEMBU. MADIBA a su ainsi émerger en tant que dernier grand libérateur du siècle. Comme GANDHI il entraîna un mouvement de résistance, qui à ses débuts avait bien peu de chances de succès. Comme le Dr KING, il donna la puissance de sa voix au profit des revendications des opprimés et pour la nécessité morale de la justice raciale. Il a enduré son emprisonnement commencé à l’époque de KENNEDY et de KHROUTCHEV qui se termina lors des derniers jours de la guerre froide. Sortant de prison sans la force des armes, comme ABRAHAM LINCOLN, il a rassemblé son pays alors qu’il menaçait d’éclater. Et comme les pères fondateurs de l’Amérique, il put vite créer un ordre constitutionnel pour préserver la liberté des générations futures, et s’engager vers la démocratie et la primauté du droit ratifié non seulement par son élection mais par sa volonté de se retirer du pouvoir après un seul mandat.

Compte tenu de l’envergure de sa vie, la portée de ses réalisations, l’adoration qu’il a si bien mérité, il est tentant de le placer, me semble-t-il, comme une « icône » et de le voir souriant et serein, détaché des affaires sordides et de la bassesse des hommes. MADIBA a fortement résisté devant un tel portrait pour lui-même… Au contraire MADIBA a insisté sur le partage de ses doutes, ses peurs, ses erreurs de calcul, autant que de ses victoires ! « Je ne suis pas un saint,» a- t-il toujours dit, « à moins que vous preniez un saint pour un pécheur qui continue d’essayer ».

 
C’est précisément parce qu’il ne pouvait admettre l’imperfection qu’il pouvait être plein d’humour constructif même avec des gros problèmes à résoudre et malgré les lourdes charges qu’il portait, que nous l’aimions autant ! Ce n’était pas un buste de marbre, mais un homme de chair et de sang, un fils, un mari, un père, un ami. Et c’est pourquoi nous avons tellement appris de lui, et c’est pourquoi nous pouvons encore apprendre à travers lui ; de ce qu’il a accompli, rien n’était inévitable. Tout au long de sa vie, nous voyons un homme qui a gagné sa place dans l’Histoire, par la lutte et l’intelligence, la persistance et la foi. Il nous indique ce qui est possible, pas seulement dans les pages des livres d’histoire mais dans nos propres vies.

MANDELA, nous a montré le pouvoir de l’action et comment prendre des risques au nom de nos idéaux. Peut-être avait-il raison de dire qu’il a hérité «d’une rébellion fière, d’un sentiment tenace d’équité» de son père. Et nous savons qu’il a partagé avec des millions de Sud-Africains, noirs ou colorés, la colère née de « mille affronts, mille indignités, mille moments de souvenirs enfouis… et un désir de combattre le système qui emprisonnait mon peuple », a- t-il dit.

Mais comme d’autres géants du début de l’ANC, les SISULU et les TAMBOS, MADIBA a su discipliner sa colère et canaliser son désir de se battre pour l’organisation, les pourparlers et les stratégies d’action, de sorte que les hommes et les femmes pouvaient se relever « tête haute » dans la dignité divine. En outre, il a accepté les conséquences de ses actes, sachant que combattre contre les puissances d’intérêts et l’injustice aurait un prix à payer. « J’ai combattu contre la domination blanche et j’ai combattu contre la domination noire ». J’ai chéri l’idéal d’une société libre et démocratique dans laquelle toutes les personnes vivent ensemble dans l’harmonie et avec l’égalité des chances. C’est un idéal que j’espère vivre et réaliser. Mais s’il le faut, c’est aussi un idéal pour lequel je suis prêt à mourir ».

MANDELA nous a enseigné la puissance de l’action ; il nous a aussi appris le pouvoir des idées ; l’importance de la raison et des arguments ; la nécessité d’échanger non seulement avec vos « amis » mais aussi nos « ennemis ». Il avait compris que les idées ne peuvent pas être contenues par des murs de prison ou éteintes par la balle d’un tireur d’élite. Il a retourné son procès en une plaidoirie pour l’apartheid, grâce à son éloquence, sa passion, mais aussi sa formation d’avocat, et il a pu utiliser avec à-propos les leçons des décennies d’emprisonnement, en affûtant ses arguments. Mais aussi il a su répandre sa soif de connaissances à d’autres dans le mouvement en route. Il a appris la langue et les coutumes de son oppresseur afin de mieux les convaincre que leur liberté dépend de la sienne.

MANDELA a démontré que l’action et les idées ne sont pas des arguments suffisants. Peu importe comment ils ont été ciselés dans le droit et les institutions. Il était pratique, testant ses convictions contre la dure réalité des circonstances et de l’histoire. Sur les principes de base il était inflexible, c’est pourquoi il pouvait repousser les offres de libération inconditionnelle, rappelant le régime de l’apartheid où « les détenus ne pouvaient pas conclure de contrat ».

Mais comme il l’a démontré dans de laborieuses négociations, pour le transfert de puissance ou la rédaction de nouvelles lois, il n’avait pas peur de faire des compromis pour le bien d’un objectif plus vaste. Et parce qu’il n’était pas seulement le leader d’un mouvement, mais un politicien habile, la Constitution qui a émergée fut digne de cette démocratie multiraciale, fidèle à sa vision de lois qui protègent les minorités ainsi que les droits de la majorité, et des libertés précieuses de toute l’Afrique du Sud.

MANDELA comprit les liens qui unissent l’esprit humain. Il y a un mot en Afrique du Sud, « Ubuntu » (applaudissements) ; ce mot concrétise le plus grand cadeau de MANDELA : sa reconnaissance au fait que nous sommes tous liés ensembles de façon invisible à l’œil nu ; qu’il y a une unité à l’humanité  que nous réalisons en partager avec d’autres, et en prenant soin de ceux qui nous entourent.

Nous ne saurons jamais combien ce sentiment était doit inné, soit façonné dans sa cellule sombre et solitaire. Mais souvenons-nous de ces gestes petits ou grands : La présence de ses geôliers invités d’honneur lors de son investiture, ou lorsqu’il revêtit l’uniforme des Springboks, ou encore en transformant en énergie constructrice le chagrin de sa famille pour lutter contre le virus VIH du Sida. Tous ces actes ont révélés la profondeur de son empathie et de sa compréhension. Il n’a pas seulement incarné «Ubuntu » il a enseigné à des millions de personnes comment trouver la vérité en eux-mêmes.

Il a fallu un homme comme MADIBA pour libérer non seulement le « prisonnier », mais aussi le « geôlier » –applaudissements- pour montrer que nous devons faire confiance aux autres pour qu’ils puissent à leur tour nous faire confiance ; pour enseigner que dans la réconciliation il n’est pas question d’ignorer le passé cruel, mais qu’il faut faire face avec charité et vérité. Il a changé les lois, mais il a aussi changé les cœurs.

Pour les habitants de l’Afrique du Sud, pour ceux qu’il a inspirés à travers le monde, la mort de MADIBA est à juste titre un moment de deuil, et un temps pour célébrer une vie héroïque. Mais je crois qu’il devrait aussi provoquer un temps de réflexion, d’introspection, pour chacun de nous. Avec honnêteté, indépendamment de situation ou des circonstances, nous devrions nous demander : Comment avons- nous appliqué correctement ces leçons dans nos propres vies ? C’est une question que je me pose en tant qu’homme et en tant que président.

Nous savons que, comme l’Afrique du Sud, les Etats Unis ont dus surmonter des siècles de domination raciale. Comme c’était le cas ici, il a fallu le sacrifice –le sacrifice d’innombrables personnes, connues et inconnues- pour voir l’aube d’un nouveau jour. Michèle et moi sommes les bénéficiaires de cette lutte- Applaudissements- Mais en Amérique et en Afrique du Sud, et dans tous les pays de la terre, nous ne pouvons pas laisser s’envoler nos avancées sous prétexte que notre travail n’est pas encore terminé.

Les luttes qui suivent la victoire pour l’égalité et le suffrage universel peuvent ne pas être aussi soutenues que celles des pionniers, avec autant de force et de clarté morale, mais elles n’en sont pas moins importantes. Hélas, aujourd’hui dans le monde nous voyons encore des enfants souffrant de la faim et de la maladie. Nous voyons encore des écoles vétustes. Nous voyons aussi des jeunes sans perspectives d’avenir. Partout dans le monde d’aujourd’hui, des hommes et des femmes sont toujours emprisonnés pour leurs convictions politiques, et sont encore persécutés pour leur paraître, leur façon de prier et qui ils aiment. C’est ce qui arrive de nos jours.

Nous aussi nous devons agir au nom de la justice. Nous aussi nous devons agir au nom de la paix. Il y a trop de gens qui embrassent volontiers l’héritage de MADIBA pour la réconciliation raciale mais qui résistent passionnément aux réformes même modestes qui remettraient en cause la pauvreté chronique et les inégalités croissantes. Il y a trop de dirigeants qui se prétendent solidaire de la lutte pour la liberté de MADIBA, mais ne tolèrent pas la dissidence de leurs concitoyens –Applaudissements- Il y a un trop grand nombre d’entre nous sur le banc de touche, à l’aise dans la complaisance ou le cynisme quand nos voix doivent être entendues.

Voici des questions que nous nous posons toujours aujourd’hui : comment promouvoir l’égalité et la justice, comment défendre la liberté et les droits humains, comment mettre fin à un conflit ou une guerre sectaire ? … Ces choses n’ont pas de réponses faciles… Mais il n’y avait pas de réponse facile en face de cet enfant né pendant la Première Guerre mondiale. Nelson MANDELA nous rappelle que les choses sont toujours impossibles jusqu’à ce qu’elles se concrétisent. L’Afrique du Sud nous prouve que c’est possible. L’Afrique du Sud nous prouve que nous pouvons changer et que nous pouvons choisir un monde défini non pas par nos différences mais par nos espoirs communs. Nous pouvons choisir un monde défini non par des conflits, mais par la paix, la justice et au moment opportun.

Nous ne verrons plus jamais les désirs de Nelson MANDELA. Mais permettez-moi de dire aux jeunes d’Afrique et aux jeunes à travers le monde : « vous aussi vous pouvez faire de l’œuvre de sa vie, votre propre œuvre de vie. Il y a plus de 30 ans, j’étais encore étudiant lorsque j’appris les luttes de Nelson MANDELA qui se déroulèrent dans cette belle terre, cela m’a profondément ému. Il a réveillé chez moi les responsabilités que j’avais vis-à-vis des autres et de moi-même, cela m’a amené vers un voyage improbable, celui d’être ici aujourd’hui. Et tandis que je vais toujours en deçà de l’exemple de MADIBA, il me donne envie d’être un homme meilleur, me parlant du meilleur à l’intérieur de moi.

Maintenant ce grand libérateur est en paix. Quand nous serons revenus dans nos villes et villages respectifs et auront rejoint nos routines quotidiennes, cherchons sa force, recherchons cette même grandeur d’esprit, quelque part à l’intérieur de nous-mêmes. Et quand la nuit s’assombrit, quand l’injustice pèse lourd en nos cœurs, quand nos meilleurs plans semblent hors de notre portée, pensons à MADIBA et à ses mots qui l’ont amené au réconfort entre les quatre murs de sa cellule : « il importe peu combien la porte est étroite, il importe peu le défilé des punitions, je suis le maître de mon destin, je suis le capitaine de mon âme ».


Quelle magnifique âme il était. Il nous manquera profondément.

Que Dieu bénisse la mémoire de Nelson MANDELA !

Que Dieu bénisse le peuple d’Afrique du Sud !

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